BURKHOLDERIA PSEUDOMALLEI
1. INTRODUCTION La mélioïdose est une affection peu rencontrée en France, car il sagit dune maladie rare et exotique, due à une bactérie tellurique et hydrique: Burkholderia pseudomallei. Cette maladie est due à un bacille à Gram négatif aérobie strict qui se rencontre essentiellement entre les 20ème parallèles nord et sud avec une nette prédominance dans le sud-est asiatique et le nord de l'Australie. Son taux de mortalité est denviron 30-40% en l'absence de traitement. - Dautres zones dendémie existent en Afrique ou encore en Amérique du Sud. La maladie peut être autochtone en France, suite à lépizootie de la ménagerie du Jardin des Plantes de Paris, en 1975. Il peut s'agir d'une zoonose, le germe étant tellurique. - L' origine exotique n'exclut nullement son implication en Europe comme en France où plusieurs cas annuels sont rapportés. D'ailleurs, suite au tsunami de décembre 2005, une alerte a été lancée en France. - La découverte en France est le plus souvent fortuite chez des malades hospitalisés. D'ailleurs, la galerie d'identification biochimique telles API 20E API 20NE...... peut rapidement vous orienter et le diagnostic de cette bactérie devra être confirmé le plus rapidement possible. - Enfin, il s'agira d' un agent potentiel du bioterrorisme (agent biologique de la classe 3) (http://www.cnrs.fr/SDV/Dept/ogmclassi2.html). Guide d'investigation: http://www.agmed.sante.gouv.fr/htm/10/biotox/morve.pdf 2. HISTORIQUE http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/bb/pseudomallei.html
. La mélioïdose fut décrite dans plusieurs pays du sud-est asiatique: Sri Lanka ( 1927), Singapour et Indochine en 1932. Jusqu'en 1949, on a longtemps pensé que la mélioïdose était surtout localisée en Asie. Dans les années 1950, une centaine de cas fut identifiée parmi les 400.000 soldats français en Indochine, puis dans les années 70, parmi les soldats américains (343 cas avec 36 décès) lors de la guerre du Vietnam. Sur les 2,5 millions de soldats américains, le nombre de cas de mélioïdose sub-clinique est estimé à 225.000. Enfin la maladie peut être rapportée dans certains pays chauds comme les États-Unis, Panama et la Turquie chez des malades n'ayant été en zone dendémie. LAfrique nest pas épargnée avec lisolement de la bactérie chez lanimal (porc) dès 1936 et le premier cas humain au Tchad (1960). Le bacille de Whitmore fut retrouvé en Iran chez le cheval (1943) puis dans les eaux et les rizières. Cette bactérie est très connue dans certaines régions du globe. De nombreuses espèces de mammifères y sont sensibles, ainsi en 1975, 24 dauphins de laquarium océanique de HongKong décèdent de mélioïdose. . En France, le bacille fut isolé, pour la première fois, chez une jument de Prejwalski morte en 1975 au Jardin des Plantes. Dautres espèces animales en moururent (mouflon du Canada, singe Patas, cerfs Sika, un tatou
.). Divers isolements du germe ont été positifs à partir d'échantillons du sol de plusieurs régions françaises. Des cas équins ont été rapportés dès 1976: Yvelines, Seine-et-Marne puis Normandie, Camargue, Aquitaine....... 3. TAXONOMIE - CLASSIFICATION Ces bactéries appartiennent au beta-proteobacteria, à l'ordre des Burkholderiales et à la famille des Burkholderiaceae avec les genres Burkholderia, Pandoraea, Ralstonia...... Le germe de la mélioïdose a été primitivement dénommé par A. Whitmore, Bacillus pseudomallei. En 1957, Haynes le transfère dans le genre Pseudomonas et classé dans le groupe génomique II. Cette bactérie a été récemment individualisée (Yabuuchi et coll., 1992) en un nouveau genre Burkholderia sur des critères génomiques ou non : séquence ARNr 16S, homologies ADN-ADN, composition des acides gras et caractéristiques phénotypiques. http://www.ncbi.nlm.nih.gov/Taxonomy/Browser/wwwtax.cgi?id=32008 Ce genre compte au moins 6 espèces d'intérêt médical dont Burkholderia pseudomallei, très proche de B. mallei, responsable de la morve, très ressemblante à la mélioïdose. Ces 2 bactéries ne forment quune espèce unique (plus de 90 p. cent d'homologie ADN - ADN). Seules, la pathogénie et lépidémiologie conduisent à maintenir lexistence d'espèces différentes comme Escherichia coli et Shigella spp..
- Les génomes de B. pseudomallei (souches K96243, S13, Pasteur......) et B. mallei (ATCC 23344) sont connus depuis peu (2004-2005). Le génome de B. pseudomallei est composé de 2 chromosomes (4,07 et 3,17 Mbp) pour un GC% de 67-68% : 4. PRINCIPAUX CARACTERES BACTERIOLOGIQUES . B. pseudomallei est un bacille à Gram négatif (coloration bipolaire +), de 0,5 à 2 mm de longueur, non sporulé, exprimant des exopolysaccharides de surface (microcapsule)(synthèse constitutive), mobile grâce à une ciliature polaire et multitriche. . La température optimale de croissance est comprise entre 37-39 °C, mais nombre de souches cultivent bien à 42 °C. La croissance est rapide sur les milieux ordinaires et les colonies obtenues après 24 heures d'incubation sur gélose nutritive sont petites, rondes, bombées, blanchâtres et d'un diamètre de 2 à 3 mm. Après 48-72 heures d'incubation, les colonies s'agrandissent (diamètre de 5 à 10 mm), elles sont opaques, de couleur crème et dégagent une odeur de terre ou de truffe. Fréquemment, une dissociation entre colonies lisses (S) et celles rugueuses (R) ayant un aspect plissé, ridé et ombiliqué est observé. Cultures sur le milieu de Mueller-Hinton à 37°C après 30 h (haut, milieu) et 72 h (bas)
. Les autres caractères majeurs d'orientation sont: catalase +, oxydase +, aérobie stricte mais capable de croître en anaérobiose en présence de nitrate ou d'arginine (respiration anaérobie comme P. aeruginosa), ADH +, gélatinase +, acidifiant le glucose et le galactose, accumulant du poly-bêta-hydroxybutyrate comme matériel de réserve. Le "chromosome" héberge des séquences d'insertion identiques à celles retrouvées chez B. cepacia. D'autres caractères bactériologiques sont rapportés par ailleurs : 5. HABITAT Cette espèce comme B. thailandensis est présente dans le sol (boue, sédiments) et dans les eaux (mares, marigots, rizières.......) en zone tropicale. Ces bacilles hydro-telluriques peuvent aussi vivre en dehors de ces régions tropicales et résistents très bien au froid. L'eau douce dans laquelle sont exportés des poissons exotiques peut être contaminée ayant pour conséquence, une contamination des aquariums. 6. POUVOIR PATHOGENE . La source de contamination est le milieu extérieur mais l'homme peut se contaminer à partir d'un animal infecté (zoonose rare). . Les principaux modes de contamination sont l'infection de plaie souillée par de la terre (blessure de guerre, accident du travail en milieu rural ou piqûre réalisée par un aiguille à injection souillée lors de toxicomanie) ou plus rarement, inhalation de poussières contaminées (exemple des soldats ayant participé à la guerre du Viêt-nam lors d'embarquement sur hélicoptère). Enfin les autres voies de contamination sont l'ingestion et la voie sexuelle. . Des facteurs prédisposants ont été identifiés chez l'homme tels alcoolisme, déficit immunitaire, diabète de type II, insuffisance rénale, cancer...... . . La maladie peut atteindre les personnes de tout âge mais les manifestations cliniques présentent certaines différences entre les adultes et les enfants. . Lévolution spontanée en labsence de traitement est mortelle dans la très grande majorité des cas. . Une rechute est toujours possible, aussi les symptômes sont susceptibles de réapparaître plusieurs années après une apparente guérison. . L'expression clinique est très polymorphe ("the great mimicker") avec les principales formes cliniques suivantes :
- Formes aiguës septicémiques : Le délai dincubation se situe entre 1 et 21 jours (moyenne de 9 jours). Celui-ci semble influencé par divers facteurs tels mode de contamination, importance de linoculum, virulence de la souche et enfin les facteurs de risques associés. - Formes pulmonaires aiguës : Latteinte pulmonaire est la présentation clinique la plus fréquente et le plus souvent secondaire (mais pas uniquement) à la contamination par voie hématogène. Cette forme est la plus souvent rencontrée en zone endémique. Il faut savoir lévoquer chez un patient ayant séjourné en zone dendémie, d'où limportance de linterrogatoire exhaustif du patient (cf alerte au tsumani). Cliniquement, on retrouve: hyperthermie, prostration, dyspnée, douleurs thoraciques de type pleural. Une toux, des crachats purulents, voire une hémoptysie y sont associées. . Lassociation avec un épanchement pleural est fréquente, les pleurésies purulentes ayant tendance à senkyster avec des risques de pneumothorax ou de pyopneumothorax. Un épanchement péricardique, bien que plus rare, peut se rencontrer. - Infections localisées et abcès : Les manifestations cutanées aiguës accompagnent les formes septicémiques: rash maculo-papuleux, urticaire, pustules ou dabcès sous-cutanés. On connaît des dermites prurigineuses fébriles des riziculteurs. Sont aussi rapportées des lymphangites, lymphadénites, cellulites. Lévolution peut aller vers lulcération ou, plus rarement, vers un ecthyma gangrenosum. On peut voir également une atteinte cutanée granulomateuse chronique. Tous les viscères peuvent être touchés avec parfois de volumineux abcès (foie, rate +++). Ces atteintes ont un aspect clinique non spécifique et peuvent accompagner un état septique ou être complètement isolées. - Formes chroniques : Les manifestations chroniques de la maladie doivent être évoquées chez tout patient vivant ou ayant séjourné en zone dendémie et même après de nombreuses années. - Formes latentes : Elles sont définies par une sérologie positive sans manifestation clinique apparente (test dhémagglutination indirecte avec détection danticorps spécifiques de type IgG). Il sagit dun portage asymptomatique de B. pseudomallei. Ces formes sont donc seulement connues en zone dendémie. Cette séropositivité témoigne de la présence du germe à létat quiescent dans lorganisme qui peut se manifester à tout moment lors de dysfonctionnement physiologique avec déséquilibre immunitaire (diabète, cancer, maladie hématologique
). La maladie aiguë se déclenche alors, ces formes patentes pouvant se déclarer jusquà 25 ans plus tard.
Aspects cliniques de la mélioidose
7. PHYSIO-PATHOGENIE . B. pseudomallei est une bactérie intracellulaire facultative dont les facteurs de pathogénicité restent mal connus. L'endotoxine montre les activités biologiques classiques. La fraction polysaccharidique du LPS est constituée de deux chaînes différentes (O-PSI et O-PSII) présentes en quantités à peu près égales. Les anticorps, notamment contre le composant O-PSII, jouent un rôle protecteur, en facilitant la phagocytose. La capsule polysaccharidique joue probablement un rôle antiphagocytaire permettant au bacille de survivre dans les macrophages et autres cellules phagocytaires de lhôte.Un exopolysaccharide de masse moléculaire (>150 kDa) produit constitutivement aide à former une barrière protectrice. . La mélioïdose septicémique est associée à la production de cytokines et à une importante réaction inflammatoire. De grandes concentrations de cytokines pro et anti-inflammatoires sont trouvées: Tumour Necrosis Factor (TNF), interleukine-6, interleukine-10, interféron g et interleukine-18 sont tous augmentés. 8. EPIDEMIOLOGIE Cette bactérie tellurique et hydrique se rencontre essentiellement entre les 20ème parallèles nord et sud avec une nette prédominance pour le sud-est asiatique et le nord de l'Australie. Pour en savoir plus: Cheng A.C. Currie B. J. Clin. Microbiol. Rev. 2005. 9. DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE . Le diagnostic clinique est malaisé, du moins en France en raison de sa rareté. on pensera aux formes aiguës septicémiques avec constitution d'abcès viscéraux. L'évolution vers la mort (50-90 %) dépendra du traitement entrepris. On pourra y songer devant une forme pulmonaire de type tuberculose ou encore devant une forme chronique avec images d'infiltrats pulmonaires diffus, une pneumonie atypique, une arthrite, une ostéite fistulisée, ou encore un abcès intramusculaire.
DEVANT TOUTE SUSPICION, PREVENIR LE LABORATOIRE
* Prélèvements : Dans le cadre d'un état septicémique, d'une tuberculose, d'une arthrite ..... seront adressés au laboratoire : hémoculture, expectoration, liquide articulaire, liquide pleural, liquide de lavage broncho-alvéolaire .............. * Aspects morphologiques : La coloration de Gram permet de caractériser un petit bacille à Gram négatif (de 0,5 à 2 mm de long) de type Pseudomonas avec une tendance marquée à la coloration bipolaire.
. Cette espèce est très mobile grâce à la présence de plusieurs flagelles polaires (contrairement à B. mallei qui nen possède pas). Enfin, une capsule et des inclusions de poly-b-hydroxy- butyrate sont observées dans le cytoplasme (caractère non recherché en routine). * Aspects culturaux : Cette espèce pousse facilement à 37°C en 24-48 h en atmosphère ambiante sur les milieux de culture d'usage courant tels bouillons commerciaux pour hémoculture, gélose au sang frais, gélose chocolat, gélose trypticase soja ou encore milieu de Mueller-Hinton. La culture peut aussi s'obtenir à 20°C. Exemples d'aspect de culture
Lors de contamination des prélèvements par une flore associée (aspirations trachéo-bronchiques), ou à partir d'échantillons du sol, l'emploi de milieux sélectifs est possible. B. pseudomallei et B. thailandensis ont des caractères phénotypiques très voisins mais sur le milieu sélectif de Ashdown, les colonies de B. pseudomallei sont rugueuses et pigmentées en pourpre foncé (ci-dessous), celles de B. thailandensis étant lisses et rose: http://www.hpa.org.uk/infections/topics_az/deliberate_release/Glanders/homepage.asp#row2 Ce milieu sélectif, surtout utilisé en zone endémique, comporte du glycérol, du cristal-violet, du rouge neutre et de la gentamicine ou encore après modification, de la colistine: http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/bb/pseudomallei.html Autre milieu sélectif : Celui de Galimand-Dodin est un milieu minimum contenant de la thréonine pouvant être supplémenté avec de la colistine (50 mg/l)(résistance naturelle).
* Autres caractères d'identification
Aussi sera recherchée l'oxydase, voire la catalase qui est faible. Dans la pratique d'un laboratoire de bactériologie médicale, sera souvent ensemencée, en première intention, une galerie API 20E qui oriente rapidement (24 h) vers une souche de P. aeruginosa compte tenu des caractères suivants: ADH +, CIT +, gélatinase +, NO3 +, "non fermentaire". L'antibiogramme, obtenu dans le même laps de temps, sera très contributif au diagnostic (cf plus loin): En deuxième intention, sera ensemencée une galerie API 20NE, lue après 48 heures d'incubation à 30°C, permettant d'obtenir les résultats suivants :
- Caractères positifs : réduction des nitrates, ADH, gélatinase, assimilation de substrats (glucose, mannose, mannitol, N-acétyl-glucosamine, gluconate, caprate, adipate et malate). * Autres caractères de confirmation pouvant être recherchés :
. la culture en milieu liquide (bouillon coeur-cervelle, bouillon nutritif.....) avec l'aspect d'un germe aérobie strict avec un voile. Dans un bouillon peptoné, un trouble apparaît en surface puis descend progressivement tandis qu'un voile plissé et fragile se développe en surface.
. l'antibiotype (cf antibiogramme): On notera sa résistance naturelle aux polymyxines dont la colimycine (CS), aux aminosides telles la kanamycine (K), la gentamicine (GM), la nétilmicine (NET) ou encore la tobramycine (TM). Le phénotype de résistance naturelle aux B-lactamines peut aussi être très utile pour l'identification. Il sera analysé plus loin. 10. DIAGNOSTIC GENOMIQUE 11. DIAGNOSTIC SEROLOGIQUE
12. ANTIBIOGRAMME - TRAITEMENT
. Les conditions habituelles d'un antibiogramme conviennent, à savoir: Milieu de Mueller-Hinton normal durant 20 à 24 h d'incubation à 37°C. . Phénotype sensible - Cette espèce est sensible aux associations amoxicilline (AMX) ou ticarcilline (TIC) et acide clavulanique (AMC, TCC), définissant ainsi un phénotype "pénicillinase de bas niveau". Les autres antibiotiques actifs sont peu nombreux, classiquement le chloramphénicol (C), les tétracyclines (TET) et l'association triméthoprime-sulfaméthoxazole (SXT). Enfin l'activité antibactérienne in vitro des fluoroquinolones dont la ciprofloxacine (CIP) apparait médiocre. Parmi les ß-lactamines actives, il convient de citer les C3G dont la ceftazidime (CAZ).
Sensibilité habituelle (CMI, mg/L)
Selon Cheng A.C. Currie B.J. Clin. Microbiol. Rev. 2005, 383-416. . Le traitement classique de plusieurs mois (6 à 12) fait appel au chloramphénicol, aux tétracyclines (doxycycline) ou à l'association triméthoprime-sulfaméthoxazole (cotrimoxazole), mais à la phase d'éradication. De nombreuses données comparatives d'essais cliniques permettent de mieux préciser celui-ci, en particulier, pour le traitement d'attaque par voie parentérale, lié à la prescription d'une ß-lactamine (ceftazidime, 7-15 jours). D'autres antibiotiques étaient ou sont potentiellement intéressants comme l'imipénème, la pipéracilline ou encore les associations amoxicilline-acide clavulanique, ampicilline-sulbactam ou mieux céfopérazone-sulbactam. Cependant l'émergence de la résistance est bien réelle et demande une surveillance du traitement. L'experience sur l'association doxycyline - ceftazidime est limitée lors du traitement initial. http://umvf.cochin.univ-paris5.fr/article.php3?id_article=1001 - Après traitement par ceftazidime, la résistance peut quelquefois apparaitre chez les malades. Elle est identifiée par une synergie entre la ceftazidime et l'acide clavulanique. Après traitement par l'Augmentin®, la résistance à cette association peut aussi apparaitre. Celle-ci est croisée avec le Timentin® ainsi que vis-à-vis de certaines céphalosporines (céfotaxime, ceftriaxone). Quelques adresses: Revue générale récente:
|
|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
|