- Le contexte clinique de cette observation est peu évocateur. Cependant, l'apport diagnostique déterminant a été la positivité des deux hémocultures aérobies de croissance lente qui a permis de préciser l'agent étiologique. Il s'agit d'une brucellose, maladie professionnelle à déclaration obligatoire (DMO). 1/ C'est le seul diagnostic de certitude, le plus souvent obtenu à la phase aiguë de la maladie par hémoculture. A ce stade, la bactériémie est continue. La prise de sang peut donc s'effectuer à n'importe quel moment. 2/ La suspicion de Brucella pouvait s'appuyer sur l'examen microscopique des deux hémocultures, qui par ailleurs ont été positives en aérobiose après plus de 2 et 5 jours. Il s'agit de coccobacilles à Gram-négatif qui se présentent en amas, car le sang contient des anticorps (cf sérodiagnostic).
- Le diagnostic bactériologique est aisé avec la mise en culture sur des milieux enrichis (gélose au sang frais, gélose au sang cuit Polyvitex®, par exemple). Le temps d'incubation et l'aspect des colonies sont contributifs au diagnostic, en particulier leur taille en fonction du milieu tel petites colonies lisses, bleutées, translucides à bords réguliers. Cet aspect peut être mieux observé si l'on dispose d'une loupe binoculaire avec transillumination oblique. Il convient d'être très prudent, surtout si l'on sent les boîtes d'isolement, pour tout germe de croissance lente (> 48 h) avec de petites colonies: La brucellose s'attrape au laboratoire !!!!!!. - Les tests d'orientation rapide : oxydase en particulier, uréase et agglutination lente) sont déterminants, mais attention aux contaminations humaines (germe de la classe biologique 3).
- La galerie API 20NE n'apporte que peu de renseignements: germe nitrate réductase +, uréase +. D'ailleurs, elle peut quelquefois amener à un faux diagnostic de Moraxella phenylpyruvica . - Le diagnostic bactériologique du genre Brucella est donc aisément assuré par les quelques caractères suivants:
- Si le diagnostic de genre est rapidement obtenu, le diagnostic d'espèce (B. melitensis, B. abortus, B. suis....) est réservé à des laboratoires spécialisés tel le Centre National de Référence (CNR) (http://www.invs.sante.fr/surveillance/cnr/). Son intérêt est surtout épidémiologique compte tenu de l'hôte animal préférentiel... Les conditions d'envoi des souches sont devenues drastiques. - Le diagnostic par PCR puis séquençage, par exemple du gène codant pour l'ARNr 16S permet d'obtenir rapidement mais uniquement le diagnostic de genre. Envoyer alors la souche au CNR (http://www.invs.sante.fr/surveillance/cnr/). - Le diagnostic sérologique fait appel surtout à l'agglutination sur lame (EAT ou épreuve à l'antigène tamponné), à celle en tubes (Wright), puis à la fixation ou déviation du complément. D'autres réaction sérologiques existent: http://www.microbes-edu.org
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