L'étiologie gonococcique est facile à établir au vu des arguments suivants :
1/ contexte clinique: incubation courte de quelques jours
2/ localisation de l'infection s'accompagnant d'un écoulement purulent avec brûlures mictionnelles. La symptomatologie est beaucoup plus frustre chez la femme.
3/ examen direct avec la présence d'une part, de nombreux polynucléaires et d'autre part, de diplocoques intracellulaires révélès soit par la coloration de Gram, soit par la coloration plus rapide et simple (en un temps) au bleu de méthylène (technique souvent utilisée dans les CDAG).
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En fréquence, l'étiologie gonococcique vient après celle à Chlamydia. Selon les données du réseau national de surveillance en France RENAGO ( ) , les gonococcies semblent revenir en force depuis 1998. http://www.invs.sante.fr/beh/1997/9703/
http://www.eurosurveillance.org/em/v05n01/0501-122.asp?langue=01&
L'augmentation est particulièrement importante en Ile-de-France où le nombre de cas a été multiplié par 2,7 entre 1997 et 1998. La recrudescence touche les deux sexes et toutes les souches. L'âge médian n'a pas évolué, il est de 30 ans. Les contaminations hors de France sont peu fréquentes. Dans 10 % des cas, on trouve une autre MST associée.
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Voulez-vous en savoir plus ?
http://www.med.univ-rennes1.fr/etud/uro/urethrite_masculine.html
http://www-sante.ujf-grenoble.fr/sante/corpmed/Corpus/corpus/question/infc152.htm
- Le diagnostic bactériologique est aisé avec la mise en culture sur des milieux enrichis (gélose au sang cuit Polyvitex®). La sélectivité du milieu est augmentée avec l'apport d'antibiotiques comme la vancomycine (V), la colimycine (C), la nystatine ou fungizone® (milieu VCA ou encore VCF). L'incubation est effectuée en atmosphère enrichie en gaz carbonique (C02) entre 5 et 8% . (http://www.2m2.fr/ouvrage/remic-pdf.htm).
- Dans cette observation, les colonies après culture sur gélose au sang cuit enrichi confirment bien cette étiologie après 36 heures d'incubation à 37°C sous CO2.Celles-ci sont grisâtres à bords réguliers légèrement brillantes qui s'agrandissent avec le temps.
. Parmi les tests d'orientation rapide, seule la recherche de l'oxydase a un réel intérêt. On n'oubliera pas l'intérêt de la rechercher avec un réactif bien conservé. La recherche de la catalase n'est qu'accessoire (+).
- Le diagnostic bactériologique est aisément assuré avec l'approche biochimique par ensemencement d'une galerie API NH : Glucose + (acidifié) alors que le maltose et le saccharose (sucrose) sont négatifs.Par ailleurs, cette espèce est gammaglutamyltransférase (YGT) - et ß-galactosidase (ßGALIND) -. En revanche , la hydrohyprolylaminopeptidase (LIPProA) est habituellement positive. Cependant l'usage d'un test rapide diminue la sensibilité, de plus cette souche est PEN - (cf plus loin):
- L'antibiogramme de cette souche présente divers mécanismes de résistance. Cet antibiogramme est à effectuer selon certaines conditions:
1/ gélose chocolat Polyvitex®)
2/ inoculum de standardisation inhabituelle en solution de tampon phosphate M/15 pH 7,2 au standard McFarland 1
2/ lecture après 18-24 heures d'incubation à 35-37°C en atmosphère contenant 5 % de CO2 (http://www.sfm.asso.fr/, cf page 4).
. Les concentrations critiques (c, C) et les diamètres critiques (D, d) pour N. gonorrhoeae sont précisés dans le communiqué annuel du CA-SFM: http://www.sfm.asso.fr/, cf page 43).
. Le
phénotype de cette souche est
anormal pour l'espèce, en particulier pour la
résistance aux pénicillines. Le test API NH permet de détecter ce mécanisme, mais le temps de lecture court en diminue la sensibilité. Cette résistance liée à la
production d'une ß-lactamase de type TEM est quelquefois aisée à détecter avec un disque humidifié imprégné de nitrocéfine ou céphalosporine chromogène (à droite). La
synergie observée par comparaison des diamètres d'inhibition entre l'amoxicilline (AMX) et sa combinaison avec l'acide clavulanique (inhibiteur enzymatique)(AMC) peut aussi être une preuve indirecte.
La résistance est croisée entre pénicillines. D'ailleurs la CMI de la Pénicilline G déterminée par le E-test est sans équivoque: 2 mg/l alors que pour une souche sensible, la CMI est comprise entre 0,012 et 0,06 mg/l.
. La résistance de cette souche est facile à détecter (faible diamètre d'inhibition) vis-à-vis des tétracyclines, doxycycline par exemple.
. La résistance vis-à-vis des fluroquinolones est de détection malaisée. Il convient de tester une quinolone classique comme l'acide nalidixique (NA)( R < 25 mm).
Lors de résistance à l'acide nalidixique (NA), il convient de préciser la CMI (E-test) vis-à-vis des fluroquinolones telles la péfloxacine (PE), l'ofloxacine (non montré) et surtout la ciprofloxacine (CI):
ß-lactamine
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CMI (mg/l)
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Catégorisation
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Péfloxacine (PE) |
4
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Non prescrite
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0floxacine |
-
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-
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Ciprofloxacine (CI) |
1
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Résistante
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(
http://www.sfm.asso.fr/, cf. page 36).
. L'intérêt de tester l'association triméthoprime-sulfaméthoxazole (SXT ou cotrimoxazole) est nul à l'heure actuelle (http://www.sfm.asso.fr/, p. 22).
. Il convient de préciser que la sensibilité à la spectinomycine (SPT) devait être testée dans ce contexte clinique (cf Communiqué annuel du CA-SFM (http://www.sfm.asso.fr/, page 22).
. Par ailleurs, deux autres familles d'antibiotiques peuvent être prescrites dans certains contextes cliniques: phénicolés avec le thiamphénicol (C) ou encore macrolides avec l'érythromycine (E)
. La prise en charge actuelle fait appel à la spectinomycine (Trobicine® 2 à 4 g IM en une fois) ou à la ceftriaxone (Rocéphine®) IM qui constituent de bons traitements. Le CDC préconise en l ère intention (250 mg IM de Rocéphine® puis 7 jours de doxycycline par voie orale. En cas d'urétrite ou de cervicite non compliquée : le traitement antibiotique "minute" permet d'interrompre rapidement la contagiosité: Spectinomycine (1 injection IM) ou Ceftriaxone (1 injection IM), ainsi que les fluoroquinolones (rosoxacine, norfloxacine, ciprofloxacine ou ofloxacine).
En conclusion, le diagnostic bactériologique d'une souche de gonocoque pose peu de problèmes en pratique de laboratoire, car basé d'une part sur la morphologie de type diplocoques à Gram-négatif et d'autre part sur quelques caractères biochimiques positifs.
En revanche, la résistance acquise de cette souche aux antibiotiques est quelquefois problématique à détecter en raison d'une expression faible, d'où une détection chromogénique (céfinase ®) pour la résistance aux pénicillines ou encore un choix judicieux de la quinolone, acide nalidixique, par exemple
L'existence d'un Centre National de Référence (CNR) vous donne la possibilité de lui adresser toute souche posant problème: http://www. invs.sante.fr/cnr/ (cf réseaux).
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Quelques adresses pour en savoir plus:
http://www.invs.sante.fr/beh/1999/9926/
http://www.eurosurveillance.org/em/v05n01/0501-122.asp?langue=01&
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