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Banque d'Observations Réponse observation N°10 - Le contexte clinique de cette observation oriente facilement. L'apport diagnostique déterminant est la positivité des deux hémocultures aérobies et anaérobies précisant l'agent étiologique possible avec un temps d'incubation court et la présence d'un petit bacille à Gram-positif. Il s'agit donc d'une listériose, maladie à déclaration obligatoire (DMO) en diminution importante depuis peu en France. - Voulez-vous voir les Questions les fréquemment posées (Frequently Asked Questions) dans le cadre de la Prévention contre la Listeriose humaine: recommandations du Ministère en charge de la Santé : http://www.pasteur.fr/sante/clre/cadrecnr/listeria/frame-listeria-missions.html Lhomme se contamine surtout par voie digestive suite à l'ingestion d'un aliment contaminant, d'où l'aspect épidémique possible. - La recherche de Listeria par écouvillonnage vaginal n'a aucun intérêt, revoir les recommandations de l'ANAES: - Le diagnostic bactériologique 2/ L'examen microscopique des deux hémocultures positives aussi bien en aérobiose qu'en anaérobiose après quelques heures d'incubation montre de petits bacilles à Gram-positif. Compte tenu du contexte clinique, on évoque donc d'emblée une Listeria.
- Le diagnostic bactériologique est relativement aisé avec la recherche rapide (3 à 4 h) de l'hydrolyse de l'esculine. La culture sur des milieux tels gélose au sang frais ou ordinaire (milieu de Mueller-Hinton) est très évocatrice. Le temps d'incubation ( < 24 h), l'absence d'exigences nutritives et enfin l'aspect des colonies est très contributif au diagnostic, en particulier avec la mise en évidence d'une zone d' hémolyse étroite (gélose au sang frais) et la présence de petites colonies lisses, bleutées, translucides à bords réguliers (gélose de Mueller-Hinton).
- Le test d'orientation rapide comme la catalase permet d'exclure une souche de Streptocoque , B par exemple.
Autres caractères: http://www.bacterio.cict.fr/bacdico/ll/tlisteriaautresgenres.html - En conclusion, le diagnostic bactériologique est rapide et sans réelle difficulté. D'ailleurs l'antibiogramme est très contributif, en particulier avec la résistance naturelle vis-à-vis des céphalosporines, surtout de deuxième (céfuroxime) et de troisième génération (céfotaxime ou CTX, ceftazidime ou CAZ, latamoxef ou MOX, céfépime ou FEP), de l'aztréonam (AZT),de certains macrolides (lincomycine ou L, par exemple), quinolones (acide nalidixique ou NA), colimycine (CS), fosfomycine (FOS) et triméthoprime (TMP). - Le diagnostic sérologique n'a aucun intérêt dans ce contexte. En effet selon l'Institut de Veille Sanitaire, l'Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments et le Centre National de Référence des Listeria, la sérologie est soit trop peu sensible soit trop peu spécifique pour apporter à l'heure actuelle une aide au diagnostic.
La listériose est une maladie à déclaration obligatoire et une maladie professionnelle indemnisable.
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