Espace Etudiant
Cours de Bactériologie Médicale

GENRE PASTEURELLA


A - POURQUOI CE TERME ?

Pasteur découvrit en 1880 avec cette bactérie, la vaccination avec des germes atténués dans la maladie dite du choléra des poules grâce à deux jeunes élèves (Roux, Chamberland)

Ancien groupe (famille des Parvobactéries) avec plusieurs espèces dont P. multocida, P. canis, P. haemolytica, P. aerogenes, P. dagmatis..........

B - HABITAT- POUVOIR PATHOGENE

. Animaux : porteurs sains au niveau du rhinopharynx (chat, chien 30 à 70 % salive)
Commensal opportuniste qui à la suite de facteurs déclenchants (froid, chaleur, transport en train......) se multiplient : Septicémies, maladies localisées ------- > P. multocida = germe de sortie qui détermine des zoonoses avec une mortalité importante.

. Homme = hôte accidentel = ANTHROPOZOONOSE

L'espèce prédominante est P. multocida. Les carnivores sont des porteurs sains au niveau du rhinopharynx, donc transmission (directe ou indirecte) par la salive.


ATTENTION DANGER Au moins 500. 000 plaintes annuelles déposées pour morsure en France  

Eviter aussi de vous mettre dans la gueule du lion, Messieurs les dompteurs ..................

D'autres espèces telles P. aerogenes ont d'autres réservoirs tel le sanglier. Eviter, donc, toute charge, même armé (chasseur)........

Le
diagnostic de pasteurellose humaine sera le plus souvent évoqué dans le cadre d'une maladie d'inoculation, essentiellement par morsure.







En France, il existe au moins 9 millions de chiens et 8 millions de chats. Le contexte clinique sera très évocateur, d'autant que ces patients sont vus en consultation de chirurgie, dans les centres antirabiques pour une plaie très inflammatoire et douloureuse de type phlegmon ou panaris. Rechercher la notion d'une violente douleur apparue quelques heures après morsure. Des manifestations loco-régionales telles adénites, lymphangites, voire arthrites sont quelquefois observées.

D'
autres circonstances cliniques peuvent être évoquées. Mais il s'agira d'un diagnostic d'abord bactériologique dans le cadre d'une septicémie chez un malade cirrhotique ou d'un cancer pulmonaire avec hémocultures positives ...............

C - DIAGNOSTIC BACTERIOLOGIQUE

Forme locale (maladie d'inoculation) : Celui-ci est sans problème, d'autant que la clinique est habituellement évocatrice: plaie infectée avec un tableau de panaris ou de phlegmon à pyogène banal.


Formes systémiques : découverte fortuite lors d'une ou plusieurs hémocultures chez un malade

- EXAMEN DIRECT : rarement positif. Néanmoins rechercher la présence de coccobacilles, voire bacilles à Gram-négatif avec une coloration bipolaire et un aspect en navette.

Un exemple de coloration bi-polaire :

- ISOLEMENT: celui-ci est obtenu en 24 à 48 h par culture à 37°C sur des milieux enrichis tels gélose au sang frais, gélose chocolat supplémentée. Les colonies sont quelquefois muqueuses.


- IDENTIFICATION: Les autres caractères d'orientation sont simples:
- pousse sur les milieux usuels tel la gélose nutritive : petites colonies translucides en 24 h

- catalase +, oxydase variable

Les
autres caractères biochimiques sont recherchés par ensemencement d'une galerie API 20E



NB: S'agissant d'une morsure, l'ensemencement de plusieurs milieux enrichis dont ceux destinés à la recherche de germes anérobies stricts montrera l'éventualité d'infections plurimicrobiennes.

L'existence de
divers types d'antigènes (K, O) est sans intérêt en pratique (vaccins)

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D - DIAGNOSTIC SEROLOGIQUE :

. Intérêt très limité

. Lors de
formes systémiques, du 2 ème au 5 ème mois

. Vis-à-vis de la
souche isolée, si possible. Faible réactivité sérologique de certains sérovars

. Séroagglutination lente en tube


E - DIAGNOSTIC ALLERGIQUE (intérêt historique)

. Hypersensibilité retardée recherchée par intradermoréaction

. Au stade de l'
adénopathie

. Mais l'allergène de type "
pasteurelline" n'est plus disponible

F - SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES

. Cette espèce est sensible aux antibiotiques dont les ß-lactamines et tétracyclines

. S'agissant d'un coccobacille à Gram-négatif, noter la
sensibilité aux fluoroquinolones.

Pour les souches d'
origine humaine, la résistance acquise à ces antibiotiques est rare en France, contrairement aux souches d'origine animale, bovine en particulier.


La détection de la résistance aux ß-lactamines est aisée compte tenu du niveau de résistance exprimé : synergie avec un inhibiteur de ß-lactamase tel l'acide clavulanique (rares souches humaines isolées lors d'une pneumopathie).

Ce cours a été préparé par le Professeur A. PHILIPPON (Faculté de Médecine COCHIN-PORT-ROYAL, Université PARIS V)

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