1 - Introduction
Ce
sont des bactéries ubiquitaires, dépourvues de paroi,
difficiles à cultiver. Certaines espèces sont
pathogènes pour l'homme, Mycoplasma pneumoniae, agent
d'infections respiratoires, M. genitalium, M. hominis et Ureaplasma spp. (regroupant deux espèces: U. urealyticum et U. parvum), responsables d'infections génitales. D'autres espèces sont commensales des voies respiratoires et des voies génitales.
2 - Caractères
bactériologiques
Les mycoplasmes
appartiennent à la classe des Mollicutes (de mollis
cutis : peau molle).
Les
espèces pathogènes pour l'homme appartiennent aux
genres Mycoplasma et Ureaplasma. Ce sont des formes très évoluées ayant perdu, au cours de l'évolution, la capacité de synthétiser une paroi.
3 - Mycoplasma pneumoniae
3 .1- Pouvoir pathogène
C'est
le mycoplasme le plus important en pathologie humaine. Il
pénètre dans l'organisme par voie aérienne et
adhère aux cellules épithéliales respiratoires.
Il produit à leur contact des peroxydes qui altèrent le
mouvement ciliaire et produisent des lésions cellulaires ainsi
qu'une réaction inflammatoire locale. Des réactions
immuno-pathologiques entraînent l'apparition d'infiltrats et
parfois d'auto-anticorps.
M.
pneumoniae provoque des infections respiratoires aiguës,
plus fréquentes chez l'enfant à partir de 5 ans et chez
l'adulte jeune. Il peut s'agir de pneumonies atypiques,
d'évolution favorable, parfois associées à
d'autres manifestations évocatrices (ORL, cutanées,
hématologiques, neurologiques ... ), ou plus souvent de
simples trachéobronchites. Son rôle éventuel dans
l'asthme est encore une hypothèse.
Cliché : Opacité du lobe inférieur gauche de type alvéolaire due à Mycoplasma pneumoniae
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Les
infections sévissent à l'état endémique
avec de petites poussées épidémiques tous les 4
à 7 ans (1992, 1999 en Europe). Leur contagiosité est
modérée. Cependant, leur incidence est mal connue, en
raison de leur bénignité habituelle et des
difficultés du diagnostic biologique.
3.2 - Diagnostic biologique
Il
est réservé aux formes sévères ou aux
enquêtes épidémiologiques. Le mycoplasme peut
être mis en évidence dans des prélèvements de gorge, des aspirations nasopharyngées chez l'enfant, des lavages bronchoalvéolaires (formes sévères). Les expectorations ne sont pas adaptées.
La culture, longue (2 à 3 semaines) et difficile, est rarement pratiquée. L'amplification génique par PCR donne d'excellents résultats
mais n'est pas faite par tous les laboratoires. M. pneumoniae n'appartient pas à la flore commensale des voies
aériennes.
Les sérologies sont les méthodes les plus utilisées.
La présence d'agglutinines froides, évocatrice à un taux > 64, n'est pas spécifique. Il vaut mieux rechercher des anticorps spécifiques sur deux sérums prélevés à 10-15 jours d'intervalle, pour mettre en évidence une séroconversion.
La
réaction de fixation du complément est fiable à
la condition d'obtenir un taux > 64. Les techniques ELISA
permettent de séparer IgG et IgM. La présence d'IgM,
très évocatrice chez l'enfant et l'adolescent, est plus
rarement observée chez l'adulte.
4 - Mycoplasmes génitaux
4.1 - Pouvoir pathogène
Ureaplasma spp., M. hominis et M. genitalium sont des agents d'infections génitales. Leur responsabilité est souvent difficile à affirmer. En effet, Ureaplasma spp. et M. hominis peuvent être présents à l'état commensal dans les voies génitales basses, ce qui rend difficile l'appréciation de leur pouvoir pathogène.
Ureaplasma spp. est un agent d'urétrites non gonococciques.
M. hominis
est responsable d'infections gynécologiques souvent en association avec d'autres bactéries (abcès de la glande de Bartholin, salpingites).
Ureaplasma spp. et M. hominis provoquent des infections au cours de la grossesse (chorioamniotites, endométrites, poussées fébriles après accouchement). |
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Elles peuvent se
compliquer d'infections néonatales rares survenant chez des nouveau-nés prématurés fortement hypotrophiques. Les deux espèces peuvent provoquer, dans des circonstances particulières, des infections extra-génitales (arthrites purulentes chez des immunodéprimés, infections de plaies après chirurgie thoracique ... ).
M. genitalium dont le rôle est encore mal connu, en raison de la très grande difficulté de sa détection, est responsable d'urétrites non gonococciques et probablement d'endométrites.
4.2 - Diagnostique biologique
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Ureaplasma spp. et M. hominis peuvent être recherchés
par culture en 2 à 4 jours (à préciser au
laboratoire). L'interprétation des résultats est
délicate, faisant appel à des critères
quantitatifs pour éliminer une simple présence à
l'état commensal. Cette recherche ne doit pas être faite
isolément mais être associée à celle
d'autres agents pathogènes.
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La
mise en évidence de M. genitalium ne peut se faire que
par PCR et n'est pas réalisée en pratique courante.
5 - Sensibilité aux antibiotiques
Les mycoplasmes,
en raison de leur structure originale, sont toujours résistants aux ß-lactamines (absence de paroi) ainsi
qu'à la rifampicine, aux polymyxines, à l'acide
nalidixique, aux sulfamides et au triméthoprime. Les principales familles d'antibiotiques actives sont les tétracyclines, les macrolides et apparentés et les fluoroquinolones.
M. hominis
présente une résistance naturelle aux macrolides
à 14 ou 15 chaînons (érythromycine,
azithromycine) et aux kétolides, mais est sensible à la
josamycine, macrolide à 16 chaînons.
Ureaplasma spp. résiste aux lincosamides.
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Les résistances acquises sont exceptionnelles chez M.
pneumoniae. La sensibilité de M. genitalium est très difficile à étudier. On ne fait pas d'antibiogramme sur ces deux espèces.
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Il faut, par contre, tester la sensibilité d'Ureaplasma spp. et M. hominis, particulièrement chez les
immunodéprimés, en raison de l'existence de résistances acquises qui peuvent concerner les trois classes utilisées en thérapeutique: Tétracyclines, Macrolides, Fluoroquinolones.
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Exemple d'une
souche de Ureaplasma testée à deux
concentrations (C1, C2) résistante (R) aux antibiotiques suivants : E: érythromycine; TE: tétracycline; MNO: minocycline; DOX: doxycycline.
Elle reste sensible (S) à OFX : ofloxacine; CM: clindamycine, JM: josamycine
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Il
n'y a pas de vaccins.