GENETIQUE BACTERIENNE II
Donc les bactéries varient comme sur l'aspect des colonies, l'aptitude à utiliser un substrat..........
La génétique bactérienne est ainsi la science de la variation. Est-elle aussi celle de l'hérédité, née de croisement ou hybridation entre variétés ou espèces différentes ? Or les bactéries sont haploïdes............Néanmoins des possibilités existent TRANSFERTS DE MATERIEL GENETIQUE
A - INTRODUCTION La reproduction par scissiparité est bien monotome, même pour une bactérie. Pourquoi ne pas envisager que les bactéries aient leurs transports (cf dictionnaire Robert par exemple) !!!!!! Ceux-ci ont été initialement impliqués dans le processus d'adaptation des bactéries à leur environnement, en faisant intervenir des transferts d'ADN bactérien (1920-1965). Combien et quels sont-ils ? * la transformation * la conjugaison * la transduction
Pour en savoir plus : http://penguin.d.umn.edu/lectures/Hawley/genetrans/Gene.htm B - LA TRANSFORMATION BACTERIENNE Définition La transformation "naturelle" ou physiologique est le premier modèle connu de transfert de matériel génétique lui-même (ADN), qui est fixé et absorbé par des bactéries réceptrices, dites en état de compétence. Ce modèle a permis de démontrer que l'ADN était le support chimique de l'hérédité en 1944. Historique Pour en savoir plus : http://www.scisoc.org/opae/forty.htm Pour en savoir plus : http://tidepool.st.usm.edu/crswr/transformation.html
Caractéristiques
Applications scientifiques * Ce mode de transfert a un grand intérêt historique : L'ADN est bien le support chimique de l'héridité, et non les protéines. * Il a permis l'établissement des premières cartes génétiques partielles chez les bactéries, et donc des études plus précises sur la virulence, la résistance aux antibiotiques........ * C'est une technique de base du génie génétique, utilisée quotidiennement dans les laboratoires lors de clonage. * Le concept de transférer de l'ADN par simple contact a été développé avec des ADN viraux dans les années 65, d'où le terme de transfection. * La découverte ultérieure de la transformation "artificielle" a permis alors de transférer divers ADN sous forme de chimère ou hydride comme un plasmide sur lequel sont clonés des gènes bactériens, animaux ou humains à des bactéries non transformables naturellement comme E. coli. * Pour les espèces non transformables, la technique d'électroporation liée à la "création de pores" dans la paroi bactérienne lorsque des impulsions électriques à haute tension sont appliquées lors de la culture a été proposée par la suite. La durée et l'intensité de l'impulsion sont à définir pour chaque espèce. En bactériologie médicale, son intérêt est lié à l'émergence d'espèces résistantes aux antibiotiques comme le pneumocoque ou récemment, le méningocoque.
C - CONJUGAISON OU SEXUALITE BACTERIENNE
Pour en savoir plus : http://www.profiles.nlm.nih.gov/BB/Views/Exhibit/
Caractéristiques - Spécificité - Fréquence : Le transfert d'ADN chromosomique suivi de recombinaison est spécifique (intra espèces), mais limité, en particulier aux espèces à Gram négatif telles E. coli, Salmonella, Pseudomonas aeruginosa et aussi chez les Streptococcus. Par contre, ce mode de transfert d'information génétique est très largement rencontré dans le monde bactérien lorsqu'il s'agit de transfert de plasmides conjugatifs (Tra+) porteurs ou non de transposons. La spécificité est, dans ce cas, variable selon le type de plasmides, certains ayant un large spectre (Inc P-1, par exemple). - Différenciation sexuelle : Le transfert d'ADN qui est à sens unique ou orienté (croisements fertiles (F) que dans un sens), met en évidence la différenciation sexuelle entre le donneur et le receveur. Elle porte sur la présence du facteur sexuel, appelé encore facteur de fertilité (F), donnant la polarité à la bactérie donatrice ou mâle (F+). Il s'agit du premier plasmide connu. Son potentiel d'information génétique (de l'ordre de 2 % de celui du chromosome bactérien) code pour la biosynthèse d'appendices ou pili sexuels, pour son insertion possible au chromosome bactérien, pour la mobilisation ou le transfert partiel ou non de ce dernier dans la bactérie réceptrice (F-). La conjugaison est ainsi dénommée sexualité des bactéries. - Contact ou appariement : Cette phase individualise ce mode de transfert. En effet, le transfert de gènes du donneur au receveur n'est possible qu'après la formation de paires ou couples de bactéries donatrice-réceptrice. Le rôle des pilis sexuels, flexibles ou non (2 à 3 par donneur) est essentiel, bien qu'incomplètement élucidé. Leurs extrémités spécifiques, repérées par des bactériophages, reconnaissent des zones de contact à la surface cellulaire des bactéries réceptrices, s'y fixent et se rétractent. Cette rétraction des pilis sexuels a pour effet de rapprocher les deux bactéries de sexe différent permettant un contact cellulaire étroit (pont cytoplasmique de 100 à 300 mµ).
Voulez-vous voir une animation: http://www.fda.gov/cvm/antiresistvideo.htm - Caractères transférés - fréquence : N'importe quel gène bactérien peut être transféré comme l'aptitude à biosynthétiser un acide aminé (thréonine, leucine, sérine)............ La fréquence de recombinaison est faible, de l'ordre de 10-6. La sélection de certains clones (HfrC, par exemple) montra la possibilité d'augmenter notoirement la fréquence de recombinaison de certaines marqueurs jusqu'à 10-1.
* Ce mode de transfert d'information génétique est rencontré lors d'échange d'ADN non chromosomique comme l'ADN plasmidique (plasmides conjugatifs). Il s'agit du principal facteur d'évolution des bactéries, en particulier pour l'acquisition de la résistance aux antibiotiques. D - TRANSDUCTION Définition Il s'agit d'un transfert d'ADN bactérien partiel, par l'intermédiaire de bactériophages dont le rôle est passif (vecteur). Il est dans ce cas, virulent donc se multiplier dans la bactérie. Lors de la phase d'encapsidation, il incorpore de l'ADN bactérien fragmenté. Historique Pour en savoir plus : http://www.asmusa.org/mbrsrc/archive/SIGNIFICANT.htm#1956 En 1952, N. ZINDER et J. LEDERBERG tentent d'obtenir des recombinants après croisement de mutants auxotrophes de souches de Salmonella typhimurium (LA22, LA2) responsables de toxi-infections d'origine alimentaire. La fréquence des recombinants histidine+ tryptophane+, de l'ordre de 10-6, n'est pas modifiée lorsque les souches parentales, séparées par un filtre en verre fritté, ne sont plus en contact (cf expérience de Davis). L'existence d'un agent filtrable, vecteur de l'information génétique est démontrée (bactériophage tempéré produit par la souche parentale lysogène, LA 22).
Pour en savoir plus : http://www.zo.utexas.edu/faculty/sjasper/images/so23_02a.gif http://www.phage.org/tphage2.gif Caractéristiques . INCIDENCE : Ce phénomène est en relation avec l'existence de nombreuses souches lysogènes. Il est décrit aussi bien chez les espèces bactériennes à Gram positif (Staphylocoques, Bacillus) qu'à Gram négatif (Entérobactéries, Pseudomonas). . TYPES : Trois variantes conditionnent les autres caractères tels spécificité du ou des caractères transduits, fréquence de transduction, recombinaison génétique ou non.
Ce transfert partiel de gènes bactériens peut s'accompagner d'une recombinaison légitime (transduction généralisée) ou non (tr. abortive et quelquefois tr. spécialisée). Pour en savoir plus : http://www.uark.edu/campus-resources/mivey/m4233/lyso.html Voulez-vous voir une animation: http://www.fda.gov/cvm/antiresistvideo.htm Conclusions: E- CONVERSION LYSOGENIQUE
* certains facteurs antigéniques de Salmonella: Voici un exemple de conversion relatif à un antigène somatique (O15) qui est rapidement révélé par immunofluorescence.
Ce cours a été préparé par le Professeur A. PHILIPPON (Faculté de Médecine COCHIN-PORT-ROYAL, Université PARIS V)(Janvier 2000) Pour en savoir plus : |
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