GENETIQUE BACTERIENNE I
Une histoire récente survenue à New-York en octobre a montré la psychose liée aux manipulations génétiques chez les microorganismes et montrer les potentialités de la génétique.
A - DEFINITION DE LA GENETIQUE Science de la variation et de l'hérédité, née de l'étude chez les organismes doués de reproduction sexuée, du croisement ou hybridation entre races ou variétés de la même espèce. B - HISTORIQUE Premières lois fondamentales de la génétique formelle (transmission des caractères héréditaires) ont été dégagées vers 1865 par G. Mendel, lors l'étude de la transmission des caractères anatomiques, cytologiques et fonctionnels de certaines plantes, le pois par exemple. Ces lois ont été redécouvertes vers 1900 chez la mouche.
Conclusions : Apport de la génétique bactérienne considérable en biologie moléculaire.Elle a participé à la naissance de cette nouvelle et importante discipline. Pour en savoir plus : http://www.genethon.fr/projets/HistoireBM/HistoireBM.html La génétique bactériennne est devenue d'application banale par son usage quotidien :
Parmi les autres caractéristiques, il convient de connaitre les suivantes : - Formes topologiques : L'ADN bactérien qui est circulaire peut exister sous trois formes topologiques (superenroulée, relachée, linéaire) objectivées par plusieurs techniques telle l'ultracentrifugation, la microscopie électronique ou tout simplement l'électrophorèse en gel d'agarose (technique d'usage courant).
La forme linéaire est obtenue par coupure, par exemple enzymatique (enzymes de restriction).
- Hydrolyse ou restriction : L'ADN double brin peut être coupé par des enzymes de restriction, dénommées endonucléases.
E - CONCLUSIONS La bactérie possède, généralement, un seul chromosome circulaire de taille très variable. Plusieurs espèces bactériennes ont leur génome séquencé, même Mycobacterium leprae. Il est possible de chercher de nouveaux gènes de virulence, de nouvelles cibles pour les antibiotiques : Naissance de la génomique Pour en savoir plus :
LES VARIATIONS BACTERIENNES Les progrès de l'analyse bactériologique et biochimique démontrèrent dans les années 1920-1950, l'existence de variations chez les bactéries:
DEFINITION DE LA VARIATION GENOTYPIQUE
Il s'agit d'une modification spontanée ou induite, discontinue, stable, rare, spécifique et enfin liée à une modification du génome bactérien (ADN). Ceci définit, en fait la mutation bactérienne dont les caractères spécifiques sont identiques à ceux observés dans le règne animal ou végétal. C'est à tort que l'opinion fut longtemps répandue de l'existence d'une différence de nature entre les bactéries (procaryote) et les autres organismes (eucaryote). CARACTERES * Spontanée : l'antibiotique, par exemple, sélectionne les rares formes variantes pré-existantes dans une population bactérienne comme dans une tuberculose pulmonaire. * Induite : le caractère induit de la mutation bactérienne est bien connu lors de l'utilisation de rayonnements de type UV ou de substances chimiques comme des analogues de la guanine. Ces produits mutagènes sont dits génotoxiques. * Discontinue ou brusque : elle apparait selon la loi du tout ou rien comme l'illustrent les exemples de variation ci-dessus illustrés. * Stable : le caractère acquis est alors transmissible à la descendance, donc héréditaire. * Rare : elle est mesurable par le taux de mutation qui est la probabilité pour une bactérie de muter pendant une unité de temps définie (souvent le temps de génération). Il est caractéristique d'un caractère donné, de l'ordre de 10-5 à 10-10, le taux moyen étant de l'ordre de 10-6. Il convient de savoir qu'il y a une corrélation avec la fréquence de mutants ou proportion de mutants qui existe à un moment donné dans une culture. Celle-ci est de détermination aisée. * Spécificité - Indépendance : la probabilité pour une bactérie de subir simultanément deux mutations distinctes est le produit des probabilités individuelles de ces mutations. Cette notion est d'importance, afin d'éviter la sélection d'un mutant résistant, dans l'antibiothérapie, antituberculeuse par exemple.
Une telle émergence sera évitée par une antibiothérapie associant, au-moins deux antituberculeux. * modification de la structure du gène : unité de transmission héréditaire, entrainant quelquefois une modification de la structure primaire de la chaine polypeptidique correspondante. La mutation est une modification de l'ADN, donc de la séquence désoxyribonucléotidique. Divers types de mutation sont connues telles la modification d'une paire de nucléotides ou plus. Leurs effets sont variables: silencieux ou léthal. Certains aspects modernes de la modification de l'ADN sont liés à des insertions de séquence de type IS ou transposon (cf applications). CONCLUSIONS Il s'agit d'un mécanisme mineur d'évolution bactérienne, car la probabilité d'obtention de mutants spontanés est faible souvent sans avantage sélectif pour la forme variante, à l'exception de la résistance aux antibiotiques, par exemple. La mutation peut être associée à un autre mécanisme (transformation) pour expliquer l'évolution vers la résistance du pneumocoque ou du méningocoque (cf transformation). En fait cette stabilité apparente des espèces ne résulte nullement d'une invulnérabilité du chromosome aux lésions mais de l'existence de dispositifs enzymatiques de maintenance par excision - réparation (système SOS dont divers gènes dont recA et lexA.......).
Son intérêt historique est considérable avec l'individualisation de divers gènes: régulateur, promoteur, de structure, en particulier suite aux travaux de J. Monod.
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