2 - Maladies associées
. C. jejuni est à lorigine dune infection intestinale : lentérite à Campylobacter. Les symptômes observés (diarrhée, douleur abdominale, éventuellement sang dans les selles) accompagnés de signes généraux (fièvre, asthénie, anorexie) ne permettent pas de lindividualiser des autres infections intestinales.
On sait actuellement que cest la première cause des infections intestinales bactériennes, devant les infections à Salmonelles, aussi bien dans les pays développés, où son incidence augmente que dans les pays en développement. . Dans un petit nombre de cas (<1%) il peut néanmoins y avoir une bactériémie.
. Cette infection ne présente pas en général de signes de gravité et peut guérir spontanément.
De plus, une autre espèce de Campylobacter (C. fetus), bien que rarement trouvée en cas dinfection intestinale, a une propension à provoquer des bactériémies et des localisations secondaires, notamment chez des sujets immunodéprimés.
. Par ailleurs, il existe une complication post-infectieuse rare (1 pour 1000) mais grave de cette infection : le syndrome de Guillain-Barré. Il sagit dune polyradiculonévrite réversible, mais pouvant laisser des séquelles, qui survient, en général, trois semaines après lentérite. C. jejuni est à lorigine de 30 à 50% des cas.
3 - Epidémiologie
La niche écologique originelle des C. jejuni semble être le tube digestif des oiseaux dont la volaille. Il est, en fait, très répandu dans la nature à partir de cette source mais aussi du tube digestif dautres animaux et de lhomme.
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La transmission est essentiellement dorigine alimentaire mais du fait quil ne se multiplie pas dans les aliments, il est rarement à lorigine dépidémie (à la différence des Salmonelles ) mais seulement de cas sporadiques.
La source principale est constituée par la volaille crue introduite dans la cuisine et à partir de laquelle des contaminations croisées sont possibles. Toute volaille peut être considérée comme recouverte de Campylobacters.
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Les
épidémies qui surviennent parfois sont dues soit à la consommation de lait cru, soit à une origine hydrique suite à un défaut de chloration.
Les contaminations non alimentaires (à partir des animaux, de lhomme ou de lenvironnement) semblent assez rares.
C. coli a lui une origine essentiellement porcine bien que lon puisse aussi le rencontrer, parfois, chez la volaille.
4 - Physiopathologie
. C . jejuni est une bactérie invasive mais dont le mécanisme de pathogénicité nest pas encore connu au niveau moléculaire.
Il na pas été possible dindividualiser des souches plus pathogènes. La séquence du génome dune souches de C. jejuni devrait y aider.Cette bactérie fabrique également un toxine qui distend le cytosquelette (cdt).
. La propension de C. fetus a donné des infections systémiques a été mise sur le compte de sa résistance à la phagocytose du fait la présence dune capsule.
Le mimétisme moléculaire entre le lipolysaccharide de certains sérogroupes de C. jejuni et les terminaisons de la myéline est à lorigine du syndrome de Guillain-Barré (http://content.nejm.org/cgi/content/short.
5 - Diagnostic au laboratoire
Il se fait essentiellement lors dune coproculture (diagnostic bactériologique). La recherche de Campylobacter doit être expressément demandée, car elle nécessite lensemencement dun milieu de culture spécial (enrichi et sélectif) et une incubation dans une enceinte ou une jarre microaérobie (5% dO2) durant 1 à 2 jours à 37°C.
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Lidentification au niveau du genre est basée sur la morphologie particulière et des tests d'orientation simples comme la catalase (1) et loxydase (2) qui sont positifs. Lhydrolyse de lhippurate (3) est pathognomonique de C. jejuni. La sensibilité aux antibiotiques doit aussi être testée (cf sensibilité aux antibiotiques).
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Tableau didentification despèces
Les méthodes moléculaires (PCR) se développent, en particulier pour la recherche directe dans les aliments.
Le diagnostic sérologique na dintérêt que pour confirmer létiologie dun syndrome de Guillain-Barré ( http://www.cdc.gov/ncidod/eid/vol4no2/allos.htm).
6 - Sensibilité aux antibiotiques - Traitement
L'antibiogramme sur gélose au sang est toujours effectué en raison de la fréquence de résistance acquise aux antibiotiques importants: macrolide, tétracycline, fluoroquinolone ou encore aminoglycoside (gentamicine).
Antibiotiques testés
Macrolide : Erythromycine (E)
Tétracycline (TE)
Fluoroquinolone : Ciprofloxacine (CIP)
Aminoglycoside: Gentamicine (GM)
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Un traitement curatif est éventuellement utilisé, car il nexiste pas encore de vaccin.
Bien que lentérite à Campylobacter ait une évolution spontanément favorable, ladministration précoce dun antibiotique peut hâter la guérison.
Les antibiotiques utilisés pour une entérite peuvent être :
un macrolide (< 5% de résistance),
une tétracycline (10% de résistance)
une fluoroquinolone (30% de résistance).
Laugmentation de la résistance à cette dernière classe du fait de traitements humains mais aussi animaux est inquiétante.
http://www.cdc.gov/ncidod/eid
Les infections systémiques peuvent être traitées par une association de gentamicine (aucune résistance décrite) avec un autre antibiotique (fluoroquinolones, ß-lactamines)
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Linfection à Campylobacter nest pas une infection à déclaration obligatoire. Elle fait lobjet actuellement dune surveillance par lInstitut de Vieille Sanitaire (INVS)(cf http://www.invs.sante.fr/publications/, Surveillance nationale des maladies infectieuses, 1998-2000) et est au centre des préoccupations de lAgence Française pour la Sécurité Sanitaire des Aliments (AFSSA)
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Ce cours a été préparé par le Professeur Francis MEGRAUD (Université Victor Ségalen Bordeaux 2)